Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Narciblog

8 septembre 2006

Russel’s Camp

DSC_2250Nous étions arrivé tout au bout du chemin de terre et nous étions soudainement très bien. Le petit trajet entre l’aéroport de Pemba et ce campement, debout sur la plateforme d’une camionnette, m’avait donné un aperçu des quelques jours à venir. Plage de rêve, baobabs géants de ça delà, solidarité des routards, mixité des habitants et des touristes, l’endroit semblait être le paradis.

Russel’s Camp proposait soit de planter sa tente dans le sol sablonneux et mou, soit des places dans un dortoir avec d’autres backpakers, soit enfin, notre choix, une petit chambre dans une hutte.

Nous étions plongé dans un des endroits les plus reculés d’Afrique, au nord du Mozambique, sans eau courante ni électricité et pourtant l’influence Sud-africaine arrivait à rendre cet endroit pratique et vivable. Dans le coin WC, les hommes choisissaient d’uriner soit dans de longs tubes en bambou, soit d’aller sur le trône. Pour arriver à ce dernier, il fallait s’engouffrer entre deux petits murs de pierre sèche construits en ellipse de façon à cacher le siège du regard des autres. Une simple cordelette indiquait s’il le lieu était occupé ou non. Pas de chasse d’eau une fois arrivé mais un seau de cendre destiné à masquer avec succès toutes mauvaises odeurs. La douche proposait un baquet d’eau en métal chauffée par des braises changées régulièrement. Je ne me suis jamais lavé avec autant de bonheur !

L’ambiance du lieu était pour beaucoup dans la décontraction du moment. Grand buffet chaque soir, avec les habitués (les blancs et expatriés de cette petite ville), des routards de passage, à moto, à pied, en combi-volkswagen… Tout ce petit village planétaire était dirigé par Russel, un australien aussi conciliant et cool que son ‘employée’ norvégienne Silke pouvait être près de son fric, avec le rôle ingrat de matronne. Bref, nous étions entre gens paumées, entre personnes qui ont mis leur vie en suspens, qui ont fuit des difficultés ou qui se sont exilés pour gagner un max… Nous étions bien. (à suivre)

Publicité
Publicité
7 septembre 2006

Salut à toi ô mon frère, salut à toi....

Salut à toi ô mon frère,
Des années à vivre ensemble, on est tous un peu pareil avec des personnalités bien différentes. J’ai beaucoup de joies à retrouver en toi un ami, un soutient, alors salut à toi ô mon frère…

Salut à toi peuple khmère,

On t’a laissé te détruire pendant la guerre civile et maintenant il faut retrouver un peu de paix « il n’y a pas de paix sans justice. Pas de justice sans pardon », alors salut à toi…

Salut à toi l’algérien,

Je ne te connais pas encore mais je sais qu’on se verra un jour. Tu as bien connu plusieurs personnes de ma famille qui me sont chère, alors, salut à toi…

Salut à toi le punk iranien,

Je t’imagine bien en punk iranien : manteau et foulard dans les lieux publics, tu exhibes fièrement ta crête dès la pas de ta porte, en saluant ton mari, salut à toi…

Salut à toi le marocain,

Je te connais depuis ma naissance et je t’ai toujours admiré sans borne, même si je t’en ai beaucoup voulu. Depuis j’ai compris pleins de choses qui me permettent de t’aimer sans voiles, salut à toi…

Salut à toi l’Ivoirien,

Toi qui en chié pendant 9 ans après ton envoûtement et ton enfance de merde, je suis bien content de t’avoir trouvé sur Internet, d’avoir retrouvé un pan de ma famille caché par l’histoire, salut à toi…

Salut à toi le voyou slave,

Je t’ai bien connu en Slovaquie avec tes BMW noires aux vitres fumée, avec tes girls en boites de nuit et ton crâne rasé. C’est vrai que parfois c’était dur de faire la différence entre un agent du gouvernement et un mafieux, salut, quand même, à toi,

Salut à tous les hommes libres,

Je te salue même si je pense qu’il y a peu d’hommes vraiment libres, tu es le graal, l’objectif à atteindre, salut à toi…

Salut aux apatrides,

Je pense à toi qui aux frontières de la Birmanie, n’a pas de carte d’identité, pas de nationalité, parce que tu es musulman et donc assimilé à quelqu’un du Bengladesh. Mais toi, tu ne veux pas rejoindre les autres au Bengladesh qui sont dans des camps et puis tu es Birman…salut à toi…

Salut à tous les zazou,

Mon monde est entouré de zazou qui ne cesse de parfaire différents qu’ils ne le sont vraiment. Toute cette superficialité m’ennuie profondément, mais bon tu fais partie de mon environnement, alors, salut à toi….

Salut à toi la vache qui rit,

Salut à toutes les vaches qui font leur lait tranquillement et qui se marrent des tracas de la vie, sans tromper leur monde, salut à toi la vache…

Salut à toutes les mères qui gueulent,

Salit à toi, la mama, qui t’es tant dévouée pour élever des cancres come nous, avec succès. C’est beau l’amour d’une mère. Salut à toi

Salut à aussi à Rantanplan… (à suivre)

Et vous quel est votre « salut à toi … » ?

6 septembre 2006

Internet, mon amour

Je me rends compte à quel point Internet à un rôle prépondérant dans ma vie. Alors c’est vrai que mon boulot a quasiment toujours été baigné d’internet, que se soit dans une start-up ou dans le grand groupe dans lequel je suis maintenant. D’ailleurs, en étant coupé d’Internet cet été, je me suis rendu compte que ça me manquait et qu’en fait cet outil m’est aussi indispensable que l’eau courante ou le restaurant d’entreprise…. Même pendant mon année de voyage autour du monde, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller faire un tout sur ma messagerie, de poster un article sur le blog de voyage ou juste de me tenir au courant de l’actu mondiale.

Je suis aussi stupéfait des changements qui ont été induit par les NTIC -comme on disait il y a dix ans !-  sur les processus de l’entreprise. Dans la relation avec les fournisseurs par exemple, les entreprises (et administrations) se sont affranchies d’un certain nombre de paperasses grâce à internet, tout en intégrant sans couture (« seamless ») les flux d’appel d’offre directement dans les systèmes d’information de l’entreprise. Les frontières d’une entreprise bougent sans cesse et de plus en plus vite grâce à l’instantanéité qu’induit Internet dans le business. Je dis aussi cela pour ce qui concerne les frontière géographiques d’une boite : on voit bien le phénomène des call-center au Maroc ou bien en Inde ou du global-sourcing en Asie, mais aussi des centre de R&D qui pullulent dans les pays émergents…

Côté marketing et publicité, la révolution Internet s’est mise en marche et les entreprises traditionnelles doivent s’y adapter sous peine de se laisser distancer par les nouveaux entrants qui comprennent parfaitement les aspirations des clients internautes. Qui est encore prêt à faire une heure de queue pour aller déposer un chèque en banque ? Là je dois dire qu’il y a un véritable travail de pédagogie et d’évangélisation à réaliser en interne surtout, tant les mentalités évoluent plus doucement que les technologies. La publicité ciblée sur Google constitue une véritable révolution et ce n’est qu’un début. Les mammouths commencent à réagir mais je pense qu’il faudra un renouvellement des mentalités (et donc des apparatchik) pour que les choses avancent vraiment.

En même temps la France s’adapte à ses clients qui sont majoritairement âgés et qui le seront de plus en plus. Pourquoi s’encombrer de nouveaux outils, de nouveaux processus quand ceux qui ont été mis en place il y a 20 ans fonctionnent encore très bien ? La querelle des anciens et des modernes, c’est aussi vieux comme le monde…(A suivre…)

5 septembre 2006

« Mank, Mank, Mank, tu me manques »

Ce n’est qu’au bout de trois heures de conversation pendant le mariage et beaucoup de verre de champagne que j’ai dit à Rose (celle de ma note d’hier) que j’étais divorcé. J’avais déjà longuement parlé avec elle à la soirée de fiançailles de ce même pote. Les soirées de fiançailles sont principalement faites pour repérer les bonnes chopes et ceux qui vont mettre un peu d’ambiance au mariage. Bref, j’avais discuté avec elle de pleins de choses et je l’avais trouvé jeune et sympa, bien qu’extrêmement naïve sur pleins de trucs… normal quoi.

Je ne peux pas dire qu’elle soit une très grande originalité mais je me demandais quel était son degré d’ouverture à ce qui sort du carcan conservateur. Au milieu d’une conversation, je lui place donc que je suis divorcé et comme je suis très souvent taquin, elle ne me croit pas. Je me suis trouvé pris à mon propre jeu et j’ai du lui répéter dix fois avant qu’elle n’assimile ; pas si facile en fait ! Je me demande, du coup, s’il n’y a pas eu un avant et un après.

Quoiqu’il en soit, il fallait bien que je lui annonce un jour pour éviter toute crise par la suite. Je dis cela parce qu’il y a quelques mois, j’ai rencontré une fille à qui j’ai caché la vérité pendant une semaine. Elle venait chez moi et je flippais qu’elle ne tombe sur des trucs du passé. Elle s’est vite emballée pour moi alors que je sentais que ça ne pouvait pas coller entre nous très longtemps. Je lui ai donc annoncé un soir en sortant du resto, mon petit mensonge par omission (j’avais dit que j’étais resté trois ans avec une nana, mais sans préciser qu’on était mariés). Mega-réaction. Elle m’a traité de conard : pas tellement de lui avoir menti, mais parce que je n’ai pas su sauver mon mariage. J’hallucinais d’autant plus qu’elle était assez violente et dure dans ses mots, pleins de jugement. J’ai pris le parti d’attendre que la colère tombe avant d’esquisser le moindre raisonnement. Elle ne m’a pas laissé le temps de quoique ce soit et s’est barrée…

Elle m’expliquera ensuite, en pleurant au téléphone, que cela lui rappelais tellement le divorce de ses parents qu’elle avait sur sur-réagi en me jugeant sans rien connaître de la pénible situation que j’avais vécu quelques mois avant. Cette sortie m’a permis de mettre un point final à cette relation agréable mais voué à un futur improbable. Final ? Enfin c’est ce que je croyais parce que j’ai eu droit à un harcèlement en règle : 30 messages téléphoniques en me réveillant le lendemain (mon portable était sur silencieux) allant du plus suave et désolé au plus injurieux… Je ne parle pas des SMS avec des « mank, mank, mank ; tu me manques » et autres. Bref, on a finalement réussit à se dire au revoir de façon convenable et elle m’a même dit que grâce à cette histoire, elle s’était rapprochée de son père, à qui elle en voulais pourtant sacrément.

Pour en revenir à mon avenir, je crois en fait que mon histoire sera une sorte de filtre auprès des nana avec qui j’ai envie de vivre quelque chose de sérieux et vice et versa. Nos passés nous enrichissent…non ?

4 septembre 2006

Un dragon, une courge et une rose

rose_center_01_thumbSamedi je suis parti pour la Normandie : j’étais de mariage ! Cet événement peut vraiment me sembler une farce sociale parfois, particulièrement dans un milieu social disons conservateur. C’est incroyable comme toute la cérémonie est codé au micron près : impossible d’innover !

Quoiqu’il en soit, je me suis retrouvé à la table des célibataires mais pas version jeunes et délire comme ça pouvais l’être avant, mais plus en version un peu aigrie par l’âge qui passe. Hé ben oui, c’est vrai que je suis moi aussi célibataire désormais et qu’il faut que je revienne dans mon milieu naturel.

Alors à ma gauche, à table, une businesswoman qui a passé sept ans dans l’audit interne d’une grande banqu€ et qui ne cessait de me parler tout en serrant sa mâchoire. Mal à l’aise, elle se forçait presque à être là, parce qu’il faut bien trouver un mec… Elle avait rencontré les mariés lors d’une croisière « spéciale célibataires » qui permet de choper entre gens bien, tout en passant un bon moment dans les îles! Je crois qu’elle est maintenant en charge des recouvrements bancaires ; si t’as pas payé ta mensualité, c’est elle qui saisit tes biens pour la banque… un dragon donc !! Une autre fille de la table était le prototype même de la fille aigrie, version tarée : en écoutant un discours très convenu et lisse, elle déclare que si sa sœur faisait un tel discours à son mariage, elle lui parlerait plus ! T’inquiète pas, t’es pas prête de rencontrer un mec, une belle courge donc !

Heureusement il y avait ma fraîche voisine de droite : beaucoup plus jeune que les autres nanas, elle a une naïveté et une ingénuité d’étudiante, qu’elle est encore. On s’est bien marré ensemble du cocktail à la soirée et c’était déjà ça. J’ai un peu perdu de vue le marié et je ne connaissais personne : peut-être que j’étais tellement content de parler à quelqu’un que je l’ai trouvé charmante. Faudrait que je la revoie dans un autre contexte pour voir si le courant continue de passer avec cette fleur. Une rose, bien sûr !

Publicité
Publicité
2 septembre 2006

Dur, dur d'être un oncle

J’étais hier de baby-sitting pour dépanner mon frère qui voulait aller voir peinard le concert de Madonna à Bercy. Je suppose qu’il a du voulu faire une surprise à sa femme et comme il est aussi organisé que moi, j’ai fini avec trois gamins surexcités courant partout dans la maison et dans le jardin. Bon je dois dire que j’ai l’impression d’assurer pas trop mal avec les mômes : d’abord, j’arrive à inventer des histoires pas du tout croyables, mais c’est du sur-mesure. En fait je pique tout à la mythologie et aux livres dont vous êtes les héros. « Arrivé en face du précipice tu a) sautes dans l’eau mais sans te faire mal, b) affronte le troll avec ta coupe de feu, c) t’envole dans les airs grâce à une herbe magique que t’a donnée le druide ».

Ensuite j’arrive à percevoir quand je me fais manipuler, enfin je crois... Freud disait des enfants que ce sont des pervers polymorphes et je le crois volontiers. Hier ils ont usé de la séduction (chantage affectif), de la ruse, du mensonge et finalement de leur intelligence (mon péché mignon) pour obtenir les fameux bonbons convoités. Bon, ok, juste avant d’aller se pieuter, c’est pas malin, mais après tout je suis l’oncle cool qui ne doit pas oublier de ringardiser ses parents de temps en temps…

Mais l’oncle cool, du coup il a été réveillé trois fois dans la nuite par la petite, mignonne comme une princesse, mais maligne comme un singe : « j’ai une ampoule au pied et ça me réveille »… Dans tous les cas, c’est une petite fille qui n’arrive pas à dormir, alors je vais au moins la rassurer : un pansement, un peu de médoc-placebo et gros bisous et dodo. Evidemment, deux minutes plus tard, elle gémit et réveille son frère… et rebelote…

En fait les gamins ça teste sans arrêt les limites de l’autre. Et puis ils arrivent vachement bien à se liguer entre eux : si je demande comment ils font d’habitude, je sens bien que je me fais enfumé grave et je me marre en voyant l’autre acquiescer en se marrant du mensonge…

Le plus stressant en fait, c’est le bébé : j’ai toujours le même dilemme au moment de me coucher. Soit j’ouvre la porte de sa chambre au risque de la réveiller, soit je me couche en présumant que tout va bien… En fait, je stress trop rapidement et je prends le risque d’aller la voir…hier soir elle dormait, mais pas ce matin à 6h45… elle est tellement craquante, faut dire que finalement tout passe…

1 septembre 2006

L'intégrateur négatif

Ca y est, je suis sorti du boulot et je blog peinard dans le métro et les gens me regardent un peu bizarrement. Maintenant on voit de plus en plus d’ordinateurs portables dans les TGV, pourquoi pas les transports urbains ? Bref je me dirige vers la piscine olympique des Halles. Nager, c’est mon sport le plus régulier, qui me permet de me défouler et d’oublier les mini-tracas de la vie quotidienne. Le tracas du jour, c’est la discussion aoûtienne que je viens d’avoir avec différents collègues du bureau. On parlait d’une de nos collègues qui vient d’être hospitalisée et comme elle a un côté malade imaginaire, je ne peux jamais m’empêcher d’ironiser. A la fin de la discussion, une des participantes à ce brainstorming psycho-médical a conclue l’affaire sèchement (elle devait libérer sa nounou, faut dire !) en disant «  de toute façon, tu ne peux pas la supporter ».

Moi, je ne peux pas supporter quelqu’un ?

Et en plus ça se voit ?

Je dois avouer que cela me pose un problème, tant j’ai été élevé dans le consensus. Je me retrouve bien dans les Van de Kamp, bien wasp, sans vagues extérieures, tout dans la nuance… Mais là, me faire piéger aussi bêtement, ça fait bizarre et en même temps c’est vrai : je ne peux pas la supporter. Ben oui, j’ai le droit de ne pas aimer quelqu’un, surtout quand on m’a forcé à bosser avec elle.

Faut dire que le personnage mérite un mini portrait. Mythomane et hypocondriaque (et donc de santé fragile), sans doute un peu psychotique, elle synthétise ce qu’on fait de pire comme collègue. En fait je crois qu’elle est en burn-out : bosser c’est plus son truc. Il faut avoir un mode d’emploi : 1) les horaires : elle n’est pas en temps aménagé, mais j’ai mis un an à le savoir, 2) les échéances : toute date butoir devient une source de stress qui la met en mode panique, de toute façon elle refuse toute nouvelle tâche sous prétexte qu’elle est sous l’eau, 3) les débats : n’ayez pas l’idée de la contredire, sinon elle est prise de vertiges et s’évanouie dans vos bras (véridique et vérifiés dans plusieurs conditions), 4) Le méchant : il faut toujours un méchant qui la persécute et un sauveur qui rétablit le droit (après avoir été le salaud, mon boss a pris le rôle du sauveur et m’a donné celui du méchant, merci !). En réalité ce type de personne semble vivre, sans en avoir conscience, une telle souffrance personnelle et professionnelle qu’in fine, c’est plutôt triste. Finalement elle a un rôle d’intégrateur négatif : tout le monde a déjà bossé avec elle, tout le monde s’est fâchée avec elle et maintenant tout le monde est soudé contre elle. Elle a donc un rôle et existe donc professionnellement. C’est important, aurait dit Sartre.

Pour avoir travaillé pour une boite américaine avant, je suis toujours stupéfait (et assez fier, je dois dire), que mon employeur français (et privé) garde en son sein toute une tripotée de cas sociaux comme celui-là. On ne vire pas, on absorbe, on digère ou parfois on promeut ! Pour finir sur ma collègue, j’ai été pris de remords il y a quelques jours et j’ai proposé, à la stupéfaction des autres, de lui envoyer un bouquet de fleurs. La fameuse enveloppe a tourné. Ma boite, c’est une grande famille,  il y a de la place tous les bras cassés et boulets parce que le reste de l’équipe dépote un max…C’est comme dans la vraie vie.

31 août 2006

La narci-musique

L’avantage de repasser toutes ses chemise d’un coup le week-end, c’est que je gagne quatre minutes chaque matin. Bon je pourrai aussi demander à quelqu’un de faire mon ménage et de repasser ces chemises, mais 1) je ne suis pas (encore) à l’aise avec le concept, 2) je n’aime pas trop que quelqu’un soit dans mon appart en mon absence, fut-il un meublé ! Bref, ce matin les quatre minutes gagnées ont servi à remplir intelligemment mon baladeur USB. Je n’ai pas encore d’1Pod et je dois donc jongler avec les 512k de ma clé. En fait je ne la change pas très souvent, ce qui fait que j’écoute matin et soir les mêmes chansons pendant six mois… je m’en dégoûte, en quelque sorte. Je les retrouve avec joie six mois plus tard…

Ce petit exercice matinal me fait penser à celui que j’avais fait avant mon départ en tour du monde. Quelles musiques vont vraiment me manquer pendant un an? J’avais été sur imule et je m’étais fait une compilation sur mesure. Chaque chanson me rappelais un moment sympa passé entre amis, en famille ou même seul. J’ai mis trois mois à faire cette « cassette » virtuelle mais je suis content d’avoir retrouvé des Moon Martin, des Autoroutes en bois et autres Joe Jackson

C’est la chose géniale à propos de la musique : elle me permet de retrouver pleins de souvenirs que j’oublie naturellement. Là par exemple, j’ai mis Atomic de Blondie, bon je sais c’est un classique, mais je suis dans une espèce de transe exquise, au milieu des autres passagers et j’essaye de faire jaillir les images, les sensations à travers les interstices de l’armure anti-passé. Je suis passé à Suzanna (I am crazy loving you) : je suis dans le sud, avec une bande de cousins, on prépare des coups pendant que les plus grands écoutent Suzanna, i am crazy loving you…l’âge d’or à ses échos. Moi c’est la pop des 80’s !

J’avais toujours un peu honte de certaines musiques que j’aime parce que étiquetées ringardes, classique, voire stéréotypées : mais au delà des paroles stupides, de la mélodie primaire, des boites à rythmes et de la musique copier-coller, il y a des bouts de moi. C’est la narci-musique. J’oubliais. Il y a aussi la musique pour elle-même, la altrui-musique, celle qui m’élève dans une autre dimension, celle qui me transporte vers l’inconnu, en dehors de moi, la vrai musique quoi. Celle-là est rare et souvent classique ou sacrée. Je ne parle pas de la techno qui me met en état de transe -le voyage artificiel mais sympa- je parle de la musique qui vient caresser le fond de mon cœur, de la musique juste belle, de la musique pour elle-même, de la musique gratuite quoi… si cela existe !

30 août 2006

Apparto-thérapie (partie II)

tof_unappart(Suite du précédent post) Il me parle beaucoup de ses soirées au Casino, avec ses amis, (« on forme un club d’initiés, vous comprenez ») et du don qu’il a de visualiser les chiffres de la boule. Ah oui, il ne joue qu’à la boule. Il me raconte ses meilleurs coups (au propre, comme au figuré) en prenant toujours son père à témoin, qui n’ose pas contredire son tyran de fils. Il raconte ses histoires de casino : il est un roi là-bas. Tous les ans la Direction lui envoie un cadeau pour son anniversaire, on l’appelle par son Monsieur-nom. Il est vraiment quelqu’un. 

Et puis il m’avoue qu’il est passé à deux micron de la mort la semaine précédente. <Âmes sensibles ou lecteurs mangeant leur sandwich devant le narciblog peuvent s’abstenir> Depuis quelques jours en allant à la selle, « il sortait du goudron noir, collant et très odorant » (si, si je jure que je suis en train de visiter un appart !). Après dix jours sans réagir, il s’écroule dans l’escalier, blanc comme le marbre de la cheminée. SOS médecins. Le toubib refuse même de le toucher : urgences immédiatement, malgré ses vociférations (en effet, il n’aime pas l’hôpital) ! Il avait un hémorragie interne et le sang coagulé suivait le trajet naturel du cycle des aliments (là, c’est moi qui parle), son taux de globule était inférieur à celui qui correspond normalement à celui d’un mort, bref, à une heure près il était dans le pétrin ! Il parle de la mort avec défi, avec un mépris qui me semble suspect.

Et tout d’un coup tout est clair. Il vend cet appartement pour se divertir, pour rencontrer des gens et leur parler. Il recommencera son histoire à mon frère dès qu’il arrive (le goudron et tout ça) et je commence à me lasser sérieusement. J’ai un peu de peine pour lui et pour son vieux père qui fatigue d’être debout. Ce mec est blindé de thune mais semble perdu derrière une montagne de divertissement, tout en répétant que tout va bien. Mais bon, chacun choisi ce qu’il estime être sa voie vers le bonheur… et personne ne la trouve vraiment jamais. 

Au final, l’appart est cher (il ne bouge par d’un iota), il y a 20K€ de travaux mais je peux en faire quelque chose de vraiment bien. Je ne suis pas sûr qu’un banquier accepte un dossier aussi cher, pour le primo accédant que je suis. On verra, je ne me fais aucune illusion mais j’aimerai bien faire baisser le prix. Il doit m’envoyer depuis quatre jours le numéro du syndic… j’attends, j’attends. Peut-être qu’un jour je serai payé pour cette apparto-thérapie… A suivre. <Vous pouvez reprendre votre sandwich>

29 août 2006

Apparto-thérapie (partie I)

plan_appartUn de mes projet du moment, c’est l’achat d’un appartement : quitte à payer tous les mois, autant que ça ne soit pas à fonds perdus. Bref, j’ai d’abord pensé m’installer dans mon actuel quartier de Paris (centre), mais les prix paraissent complètement fous. Je suis quand même parti à la chasse aux affiches « A Vendre » sur les façades d’immeubles. J’ai, en effet,un peu de mal avec les agents immobiliers qui n’ont pour clients que les vendeurs, même s’ils ne perçoivent l’argent que des vendeurs. Il faudra peut être m’y faire un jour, mais pour l’instant je suis débutant…j’apprends.

Quoi qu’il en soit, je tombe dans une de mes rues préférées sur deux pancartes : l’une semble écrite au goudron et il est juste marqué « A Vendre », avec un numéro de portable. L’autre est la traditionnelle pancarte d’une agence (et les frais qui vont avec). J’appelle donc le bon numéro et nous prenons rendez-vous pour la semaine d’après.

Ce genre de rencontre ne laisse pas indifférent : me voici plongé trois heures durant dans un univers que j’ignore complètement et qui m’amuse un peu...au début. C’est l’ancien boulanger d’en bas, et son père -boulanger aussi- qui vendent l’appart. Ils ont cédés récemment le fond de commerce et n’ont manifestement pas besoin de vendre les 36m² pour se payer des clopes. Il me surprennent beaucoup car ils oscillent sans cesse entre leur nouvelle activité de rentier de mauvais goût et l’amour qu’ils portent à leur métier, le vrai, celui des levers à 3h du matin (« pour faire le pain de bout en bout, la pâte n’était pas faite la veille pour le lendemain, comme ce paresseux qui m’a remplacé »).

Moi comme je suis habile à faire parler les gens, j’en rajoute des tonnes et là je suis confronté à une logorrhée déferlante. Tout y passe : l’achat de la 607 (la Mercedes ça fait trop boucher), la maison dans le sud-ouest, les soirées de poker au casino et tutti quanti. En même temps c’est de ma faute, car l’appart me plaisant bien, j’ai demandé à mon frère de venir le voir aussi. Il ne peut qu’arriver deux heures plus tard donc il faut meubler, si j’ose dire ! (à suivre...)

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Narciblog
Publicité
Publicité